Questions fréquentes : le STT
Questions fréquentes sur le syndrome du Transfuseur-Transfusé (STT)

Notre objectif
Diminuer l’errance diagnostique, faciliter le diagnostic et coordonner les prises en charge des patients de la période fœtale à la petite enfance.
Comprendre le STT
Le STT est une complication qui se caractérise par un transfert de fluides déséquilibré d’un foetus vers l’autre. Ce transfert entraîne une restriction des apports sur un foetus appelé «donneur» et une surcharge des apports sur l’autre foetus appelé «receveur».
Le syndrome transfuseur-transfusé (STT) est une complication qui survient dans environ
Le STT est causé par un déséquilibre des échanges de fluides entre les 2 foetus à travers des connexions vasculaires au sein du placenta. Ce déséquilibre conduit à un transfert excessif de liquide d’un foetus vers l’autre. Le foetus «donneur» peut avoir moins de liquide autour de lui, diminuer sa production d’urine et sa croissance. Le foetus «receveur» reçoit trop de liquide, et se met à produire plus d’urine et son coeur travaille plus.
Le plus souvent, le STT est asymptomatique et diagnostiqué lors de la surveillance échographique bimensuelle recommandée dans les grossesses monochoriales. Parfois des contractions utérines ou une augmentation rapide du volume abdominal maternel peuvent être un signe de STT.
Dans le STT, le foetus donneur va produire moins d’urine. Cela conduit à une diminution du volume de liquide amniotique qui l’entoure. Le foetus receveur va produire plus d’urine ce qui conduit à une augmentation du volume de liquide amniotique dans sa cavité amniotique.
Le STT peut avoir des conséquences graves pour les deux foetus. Le foetus donneur peut souffrir d’un manque d’oxygène, ce qui peut entraîner une mort foetale ou des problèmes de développement de ses organes. Le foetus receveur peut souffrir d’une surcharge circulatoire, pouvant entraîner une insuffisance cardiaque et une mort fœtale.
L’excès de liquide amniotique sur le foetus receveur peut aussi entrainer une perte de grossesse ou un accouchement très prématuré.
En l’absence de prise en charge dans un centre expert, le risque de perte des bébés en cas de diagnostic de STT est de
Il existe 5 stades du syndrome transfuseur-transfusé (STT) selon une classification appelée classification de Quintero, qui permet d’évaluer la gravité du STT et guider la prise en charge.
Les stades 1 et 2 sont les moins sévères : il existe un déséquilibre du liquide amniotique et du remplissage des vessies entre les 2 foetus, sans anomalies de la vascularisation foetale.
Le stade 3 correspond à des anomalies de vascularisation d’un ou des 2 foetus, visibles en échographie Doppler.
Le stade 4 traduit une décompensation cardiaque du foetus receveur et le stade 5 correspond à la mort foetale d’un des 2 foetus.
Plusieurs options thérapeutiques existent pour le STT :
- Chirurgie foetoscopique au laser : Cette intervention consiste à coaguler les anastomoses placentaires à l’aide d’une fibre laser afin d’interrompre les échanges déséquilibrés entre les foetus. Cette chirurgie est réalisée le plus souvent entre 16 et 26 semaines d’aménorrhée.
- Interruption sélective de grossesse : Dans les cas graves, lorsque le pronostic d’un des foetus est gravement compromis, l’interruption sélective d’un foetus par coagulation du cordon pour protéger l’autre peut être envisagée.
- Amniodrainage : Cette procédure consiste à drainer l’excès de liquide amniotique du côté du foetus receveur. Il s’agit d’une solution palliative qui ne guérit pas le STT et qui n’est envisagé qu’après 26 semaines d’aménorrhée.
La chirurgie foetoscopique au laser consiste à bloquer les connexions vasculaires entre les deux foetus dans le placenta qui sont responsables du déséquilibre de flux.
Pour cela un instrument fin appelé foetoscope, muni d’une caméra, est introduit dans la cavité amniotique du foetus receveur à travers une petite incision sur le ventre de la mère. Le chirurgien visualise ainsi les connexions vasculaires sur le placenta et utilise un laser pour les coaguler, bloquant ainsi le flux sanguin excessif entre les deux foetus.
Le pronostic dépend de la sévérité du STT au moment du diagnostic et de la réussite du traitement. La chirurgie foetoscopique au laser offre les meilleures chances de survie pour les deux foetus.
La chirurgie foetoscopique au laser est généralement réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale. Elle dure entre 30 et 45 minutes. Une courte hospitalisation de 24 à 48h est nécessaire.
Le taux de survie générale après traitement des 2 foetus est d’environ 70 %, il y aura au moins un survivant dans 85 % des cas. Cependant le pronostic dépend de nombreux facteurs au moment du diagnostic.
La complication la plus fréquente est la rupture prématurée des membranes, qui survient dans 15 à 20 % des cas. Elle n’est pas systématiquement suivie d’une mauvaise issue, mais elle peut entraîner une perte de grossesse ou un accouchement très prématuré.
Certains foetus peuvent ne pas tolérer la séparation des territoires placentaires, ce qui peut conduire au décès de l’un ou des deux foetus.
Une complication rare mais grave peut survenir lorsqu’une petite connexion vasculaire placentaire persiste : le TAPS qui correspond à un transfert sanguin direct d’un des foetus vers l’autre. Une nouvelle intervention peut alors être nécessaire.
Enfin, dans un petit nombre de cas, l’un des bébés peut présenter des troubles du développement neurologique, liés soit au STT lui-même, soit à la prématurité.
Rarement, dans environ 5 % des cas, une récidive du STT peut survenir. Une nouvelle intervention peut alors s’avérer nécessaire.
L’amniodrainage dans le STT a pour objectif de drainer l’excès de liquide amniotique du côté du foetus «receveur» grâce à une aiguille introduite au niveau du ventre de la mère.
Il est important de comprendre que cette procédure ne guérit pas le STT. Elle est souvent pratiquée lorsque la chirurgie foetoscopique au laser n’est pas réalisable ou que le terme de la grossesse est avancé au-delà de 26 semaines d’aménorhée. L’amniodrainage permet de soulager temporairement la surcharge de liquide amniotique et il est souvent nécessaire d’envisager un accouchement prématuré par la suite.
Oui, l’Association Française des Grossesses Monochoriales «AFGM» et l’Association «Jumeaux et Plus» offrent un soutien aux familles touchées par le STT et d’autres complications des grossesses multiples.
Comprendre l'intervention
La prise en charge de ces complications est souvent une urgence obstétricale qui impose une intervention rapide après le diagnostic. L’objectif est d’améliorer les chances de survie des fœtus. Le traitement de référence est la coagulation à l’aide d’une fibre laser de ces anastomoses en fœtoscopie. Le principe est de rendre indépendantes les circulations des deux fœtus et de faire en sorte que chaque fœtus ait son propre territoire placentaire.