Questions fréquentes : le TAPS
Questions fréquentes sur la séquence anémie et polyglobulie (TAPS)

En bref
Le TAPS est une maladie qui peut être spontanée, liée à la configuration des vaisseaux placentaires.
Comprendre le TAPS
Il existe un transfert unidirectionnel de sang à travers quelques petites anastomoses dans le placenta entre les deux foetus. Ce transfert entraine une diminution du volume sanguin d’un foetus (appelé «donneur») qui devient anémique et une augmentation du volume sanguin de l’autre foetus (appelé «receveur») qui devient polyglobulique.
Le TAPS est une complication qui survient spontanément dans environ 5% des grossesses multiples monochoriales, c’est-à-dire dans les grossesses où les deux foetus partagent le même placenta.
Le TAPS se caractérise par un transfert de sang entre les deux foetus à travers une petite connexion vasculaire au sein du placenta. Un foetus est appelé «donneur» et perd du sang, ce qui provoque une anémie (manque de globules rouges). Un foetus est appelé «receveur» et reçoit un excès de sang, ce qui provoque une polyglobulie (excès de globules rouges).
Le TAPS peut aussi survenir après une intervention par foetoscopie pour coagulation par laser des anastomoses placentaires dans le cadre d’un STT. Cette complication survient dans 4-10% des cas après une foetoscopie. Le but de l’intervention femtoscopique est de séparer les deux circulations placentaires, mais il peut parfois persister un tout petit vaisseau non visible initialement. Celui-ci peut donc être responsable de TAPS en post-opératoire.
Le TAPS est asymptomatique et est diagnostiqué par échographie. La mesure des vitesses de flux sanguin dans les artères cérébrales des foetus permet d’évaluer le taux de globules rouges et de détecter une différence significative entre les deux foetus, ce qui est un critère diagnostique du TAPS.
Pour le foetus donneur : En cas d’anémie, le sang «manque» de globules rouges et d’hémoglobine, qui permet de transporter l’oxygène. Cette anémie entraine donc une diminution de l’oxygénation du foetus donneur, qui peut avoir des conséquences graves comme une insuffisance cardiaque, des lésions cérébrales ou d’autres organes ou même une mort foetale.
Pour le foetus receveur : L’augmentation du taux de globules rouges, ou polyglobulie, peut surcharger le système circulatoire du foetus receveur. Cette surcharge peut avoir des conséquences graves comme une insuffisance cardiaque, des thromboses vasculaires, des lésions cérébrales ou d’autres organes ou même une mort foetale.
Plusieurs options thérapeutiques existent pour le TAPS :
- Chirurgie foetoscopique au laser : Cette intervention consiste à coaguler l’anastomose placentaire à l’aide d’une fibre laser afin d’interrompre les échanges déséquilibrés entre les foetus. Cette chirurgie est réalisée le plus souvent entre 16 et 26 semaines d’aménorrhée.
- Interruption sélective de grossesse : Dans les cas graves, lorsque le pronostic d’un des foetus est gravement compromis, l’interruption sélective d’un foetus par coagulation du cordon, pour protéger l’autre, peut être envisagée.
- Expectative et surveillance rapprochée : Dans certains cas, lorsque le diagnostic est tardif au-delà de 26 semaines d’aménorrhée et que le TAPS est peu sévère, une surveillance échographique étroite avec une naissance prématurée peut être envisagée.
La chirurgie fœtoscopique au laser consiste à bloquer la petite connexion vasculaire entre les deux fœtus dans le placenta qui est responsable flux sanguin entre les deux fœtus.
Pour cela, un instrument fin appelé fœtoscope, muni d’une caméra, est introduit dans la cavité amniotique du fœtus receveur à travers une petite incision sur le ventre de la mère. Le chirurgien visualise ainsi la connexion vasculaire sur le placenta et utilise un laser pour la coaguler, bloquant ainsi le flux sanguin entre les deux fœtus.
La chirurgie foetoscopique au laser est généralement réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale. Elle dure entre 30 et 45 minutes. Une courte hospitalisation de 24 à 48h est nécessaire.
Le taux de survie générale après traitement des 2 foetus est d’environ 70 %, il y aura au moins un survivant dans 85% des cas. Cependant le pronostic dépend de nombreux facteurs au moment du diagnostic.
La complication la plus fréquente est la rupture prématurée des membranes, qui survient dans 15 à 20 % des cas. Elle n’est pas systématiquement suivie d’une mauvaise issue, mais elle peut entraîner une perte de grossesse ou un accouchement très prématuré.
Certains foetus peuvent ne pas tolérer la séparation des territoires placentaires, ce qui peut conduire au décès de l’un ou des deux foetus.
Il est essentiel, après l’intervention, de surveiller en échographie le bon développement des organes des foetus afin de diagnostiquer d’éventuelles lésions d’organes, et notamment cérébrale dues au TAPS.
Oui, l’Association Française des Grossesses Monochoriales «AFGM» et l’Association «Jumeaux et Plus» offrent un soutien aux familles touchées par le TAPS et d’autres complications des grossesses multiples.
Comprendre l'intervention
La prise en charge de ces complications est souvent une urgence obstétricale qui impose une intervention rapide après le diagnostic. L’objectif est d’améliorer les chances de survie des fœtus. Le traitement de référence est la coagulation à l’aide d’une fibre laser de ces anastomoses en fœtoscopie. Le principe est de rendre indépendantes les circulations des deux fœtus et de faire en sorte que chaque fœtus ait son propre territoire placentaire.