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Questions fréquentes sur le STT

Questions fréquentes : le STT

Questions fréquentes sur le syndrome du Transfuseur-Transfusé (STT)

Le Centre de Référence Maladies Rares PaRaDiGM est un réseau spécialisé dans la prise en charge des complications des grossesses multiples liées au placenta monochorial.

Notre objectif

Diminuer l’errance diagnostique, faciliter le diagnostic et coordonner les prises en charge des patients de la période fœtale à la petite enfance.

Comprendre le STT

Le STT est une complication qui se caractérise par un transfert de fluides déséquilibré d’un foetus vers l’autre. Ce transfert entraîne une restriction des apports sur un foetus appelé «donneur» et une surcharge des apports sur l’autre foetus appelé «receveur».

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Qu’est-ce que le syndrome transfuseur-transfusé (STT) ?

Le syndrome transfuseur-transfusé (STT) est une complication qui survient dans environ 15 % des grossesses multiples monochoriales, c’est-à-dire dans les grossesses où les deux foetus partagent le même placenta.

Le STT est causé par un déséquilibre des échanges de fluides entre les 2 foetus à travers des connexions vasculaires au sein du placenta. Ce déséquilibre conduit à un transfert excessif de liquide d’un foetus vers l’autre. Le foetus «donneur» peut avoir moins de liquide autour de lui, diminuer sa production d’urine et sa croissance. Le foetus «receveur» reçoit trop de liquide, et se met à produire plus d’urine et son coeur travaille plus.

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Quels sont les signes du STT ?

Le plus souvent, le STT est asymptomatique et diagnostiqué lors de la surveillance échographique bimensuelle recommandée dans les grossesses monochoriales. Parfois des contractions utérines ou une augmentation rapide du volume abdominal maternel peuvent être un signe de STT.

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Quelle est la différence entre le foetus «donneur» et le foetus «receveur» en termes de volume de liquide amniotique ?

Dans le STT, le foetus donneur va produire moins d’urine. Cela conduit à une diminution du volume de liquide amniotique qui l’entoure. Le foetus receveur va produire plus d’urine ce qui conduit à une augmentation du volume de liquide amniotique dans sa cavité amniotique.

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Quelles sont les conséquences du STT ?

Le STT peut avoir des conséquences graves pour les deux foetus. Le foetus donneur peut souffrir d’un manque d’oxygène, ce qui peut entraîner une mort foetale ou des problèmes de développement de ses organes. Le foetus receveur peut souffrir d’une surcharge circulatoire, pouvant entraîner une insuffisance cardiaque et une mort fœtale.

L’excès de liquide amniotique sur le foetus receveur peut aussi entrainer une perte de grossesse ou un accouchement très prématuré.

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Quel est le pronostic du STT en l’absence de traitement ?

En l’absence de prise en charge dans un centre expert, le risque de perte des bébés en cas de diagnostic de STT est de 90 %.

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A quoi correspondent les différents stades du STT ?

Il existe 5 stades du syndrome transfuseur-transfusé (STT) selon une classification appelée classification de Quintero, qui permet d’évaluer la gravité du STT et guider la prise en charge.

Les stades 1 et 2 sont les moins sévères : il existe un déséquilibre du liquide amniotique et du remplissage des vessies entre les 2 foetus, sans anomalies de la vascularisation foetale.

Le stade 3 correspond à des anomalies de vascularisation d’un ou des 2 foetus, visibles en échographie Doppler.

Le stade 4 traduit une décompensation cardiaque du foetus receveur et le stade 5 correspond à la mort foetale d’un des 2 foetus.

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Comment traite-t-on le STT ?

Plusieurs options thérapeutiques existent pour le STT :

  • Chirurgie foetoscopique au laser : Cette intervention consiste à coaguler les anastomoses placentaires à l’aide d’une fibre laser afin d’interrompre les échanges déséquilibrés entre les foetus. Cette chirurgie est réalisée le plus souvent entre 16 et 26 semaines d’aménorrhée.
  • Interruption sélective de grossesse : Dans les cas graves, lorsque le pronostic d’un des foetus est gravement compromis, l’interruption sélective d’un foetus par coagulation du cordon pour protéger l’autre peut être envisagée.
  • Amniodrainage : Cette procédure consiste à drainer l’excès de liquide amniotique du côté du foetus receveur. Il s’agit d’une solution palliative qui ne guérit pas le STT et qui n’est envisagé qu’après 26 semaines d’aménorrhée.
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En quoi consiste l’intervention de chirurgie foetoscopique au laser ?

La chirurgie foetoscopique au laser consiste à bloquer les connexions vasculaires entre les deux foetus dans le placenta qui sont responsables du déséquilibre de flux.

Pour cela un instrument fin appelé foetoscope, muni d’une caméra, est introduit dans la cavité amniotique du foetus receveur à travers une petite incision sur le ventre de la mère. Le chirurgien visualise ainsi les connexions vasculaires sur le placenta et utilise un laser pour les coaguler, bloquant ainsi le flux sanguin excessif entre les deux foetus.

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Quel est le pronostic après un traitement du STT ?

Le pronostic dépend de la sévérité du STT au moment du diagnostic et de la réussite du traitement. La chirurgie foetoscopique au laser offre les meilleures chances de survie pour les deux foetus.

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Comment se déroule l’intervention de chirurgie foetoscopique au laser ?

La chirurgie foetoscopique au laser est généralement réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale. Elle dure entre 30 et 45 minutes. Une courte hospitalisation de 24 à 48h est nécessaire.

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Quel est le pronostic après un chirurgie foetoscopique au laser du STT ?

Le taux de survie générale après traitement des 2 foetus est d’environ 70 %, il y aura au moins un survivant dans 85 % des cas. Cependant le pronostic dépend de nombreux facteurs au moment du diagnostic.

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Quels sont les risques après un chirurgie foetoscopique au laser du STT ?

La complication la plus fréquente est la rupture prématurée des membranes, qui survient dans 15 à 20 % des cas. Elle n’est pas systématiquement suivie d’une mauvaise issue, mais elle peut entraîner une perte de grossesse ou un accouchement très prématuré.

Certains foetus peuvent ne pas tolérer la séparation des territoires placentaires, ce qui peut conduire au décès de l’un ou des deux foetus.

Une complication rare mais grave peut survenir lorsqu’une petite connexion vasculaire placentaire persiste : le TAPS qui correspond à un transfert sanguin direct d’un des foetus vers l’autre. Une nouvelle intervention peut alors être nécessaire.

Enfin, dans un petit nombre de cas, l’un des bébés peut présenter des troubles du développement neurologique, liés soit au STT lui-même, soit à la prématurité.

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Existe-t-il un risque de récidive ?

Rarement, dans environ 5 % des cas, une récidive du STT peut survenir. Une nouvelle intervention peut alors s’avérer nécessaire.

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Quel est le but de l’amniodrainage en cas de STT ?

L’amniodrainage dans le STT a pour objectif de drainer l’excès de liquide amniotique du côté du foetus «receveur» grâce à une aiguille introduite au niveau du ventre de la mère.

Il est important de comprendre que cette procédure ne guérit pas le STT. Elle est souvent pratiquée lorsque la chirurgie foetoscopique au laser n’est pas réalisable ou que le terme de la grossesse est avancé au-delà de 26 semaines d’aménorhée. L’amniodrainage permet de soulager temporairement la surcharge de liquide amniotique et il est souvent nécessaire d’envisager un accouchement prématuré par la suite.

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Existe-t-il des Associations de patients pour les familles touchées par le STT ?

Oui, l’Association Française des Grossesses Monochoriales «AFGM» et l’Association «Jumeaux et Plus» offrent un soutien aux familles touchées par le STT et d’autres complications des grossesses multiples.

Comprendre l'intervention

La prise en charge de ces complications est souvent une urgence obstétricale qui impose une intervention rapide après le diagnostic. L’objectif est d’améliorer les chances de survie des fœtus. Le traitement de référence est la coagulation à l’aide d’une fibre laser de ces anastomoses en fœtoscopie. Le principe est de rendre indépendantes les circulations des deux fœtus et de faire en sorte que chaque fœtus ait son propre territoire placentaire.

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